3) Le CONTE MERVEILLEUX, C' EST QUOI? texte)



LE CONTE, C’EST QUOI ?
LE CONTE, C’EST QUOI ? 
Par Fan
"Le conte est un mensonge qui dit vrai"


Le conte est un court récit souvent invraisemblable et étrange.
Il se rapproche du rêve et  des cauchemars que nous faisons la nuit.
Le rêve nocturne parle de nous même, de notre moi, de la construction de ce moi-je (l’ego).
Il est personnel.
Le conte, lui, parle de la montée de la conscience humaine commune à tous les hommes.
Il raconte sous une forme imagée ce qui devrait se passer en nous afin de devenir pleinement humain, pleinement conscient.
Il est universel.
Il nous parle du chemin que devrait emprunter la conscience en nous et les  écueils qu’elle va rencontrer.
Pour cela, il utilise les formes visibles extérieures à nous pour parler de ce travail qui est invisible en nous.
Le visible va nous parler de l’invisible en nous.
On a conscience mais on ne la voit pas en chemin ou stagnante dans un coin quelconque de notre psychisme, de notre vie intérieure. Le conte nous en donne un aperçu.
Le conte nous raconte les divers chemins selon les peuples, les cultures, le temps historique, mais le fond archétypale est le même.
Il semblerait universel.
Les images que nous donne le conte sont des symboles.
Derrière ce qui est dit, il y a autre chose qui est dit.
Les symboles sont les formes que prennent les principes sans forme précise en nous mais agissants : les archétypes (celui de la fonction père, mère, masculin, féminin, ombre, lumière etc etc )
La fonction père prendra la forme par exemple d’un homme plus âgé et puissant comme un vieux roi, un vieil ermite, un vieux sage, un magicien etc. etc.

Si le rêve nocturne naît de notre inconscient personnel (le subconscient de Freud), le conte naît par le biais de l’imaginaire d’un inconscient collectif à l’humain (Voir le surconscient de Paul Diel  et l’inconscient collectif de Jung)
Le conte est donc comme un rêve collectif, universel au-delà de sa forme culturelle.
L’inconscient possède des forces, des énergies qui nous font agir en dehors de notre volonté, le fameux « C’est plus fort que moi »
Dans le conte cette énergie va prendre une forme  aidante ou malfaisante, et dans ce dernier cas  le personnage sera possédé, ensorcelé, envouté.
L’inconscient nous fait agir sans prendre le temps de la conscience.
Ce que nous ne voulons pas voir en nous, se retournera contre nous.
Nommer ces énergies ou si  une autre partie de nous même en prend conscience, nous désensorcellent. La conscience prend alors la maîtrise de nos vies. Elle est roi &reine et gouverne son royaume avec justesse, le conte est fini.
 Le mythe est le récit de quelque chose qui n’a pas de langage, c’est-à-dire de notre intériorité. Le mystère de notre intériorité. Le mystère va emprunter à l’Homme extérieur son langage pour se dire. Si bien que lorsque nous nous trouvons devant un récit mythique, il faut le verticaliser ou comprendre qu’il ne s’agit pas de le prendre à la lettre, mais d’entrer dans une intelligence profonde de ce à quoi il nous reconduit. Il nous ouvre à la réalité extrêmement mystérieuse, profonde, sacrée de l’Homme intérieur.( Annick de Souzenelle)

LE CHEMIN
 Pour reprendre ce chemin  de la montée de la conscience humaine en nous, je prends le symbolisme du corps (voir généralités sur le conte).
 Le royaume de l’eau (ventre), le vital en nous, est un royaume des potentialités de l’action à faire dans le royaume terre.
C’est un inconscient vital, un océan d’incertitudes où le jour et la nuit n’existe pas, le temps s’y dilue, mais où tout est possible.
De ce royaume peut naitre un projet d’action parmi plein d’autres.
C’est l’élan vital qui met en marche la conscience(le héros), ce sont les pieds du projet.
Rien n’y est accompli
Le royaume de la terre (thorax avec les bras), les affects, le domaine du cœur (le feu), de la relation aux autres.
C’est là où se fera l’action du héros en conscience.
Là est aussi  il y a de l’inconscience sous la forme d’une forêt  mais le jour et la nuit existe en forêt, il y a du temps.
C’est le royaume de l’accomplissement de l’action encore inaccomplie à sa naissance.
C’est le royaume de la construction, de la fabrication, le royaume du FAIRE, le royaume des mains qui font. Les mains du projet.
Le royaume de l’air (la tête), le ciel de l’humain, pensée, intellect, raison, imaginaire, intuition,  bref l’esprit humain et le mental.
Il donne le comment faire pour que cette action s’accomplisse. Il vivifie la motivation  de l’action.
Il transforme le plomb en or, le crapaud en prince, il rend l’ombre lumineux, il cible les actes  dans le 1000.
Il donne des ailes comme pour les anges et les oiseaux pour l’accomplissement de l’acte.
Ou comme les démons, les dragons pour un non accomplissement de la tâche du héros.
Le mental peut contrecarrer la bonne évolution de la conscience.

Dans les contes, par un manque de conscience ou son arrêt (la prison ou l’ensorcellement), un royaume est malade et le héros doit réparer, guérir, faire reprendre la montée de la conscience, il va donc se mettre en marche de plein gré ou par nécessité, faire lui-même ce chemin avec des montées et des descentes et à la fin se couronner roi et reine du royaume ou «  des » royaumes unifiés et réparés.
Être cohérent en alignant ses sens, ses affects, ses pensées et ses actes.

En dehors des trois ou quatre royaumes que notre conscience doit parcourir pour être un humain conscient (vital, affectif, mental et la royauté) ; je distingue aussi dans le conte  des fonctions, des principes qui interviennent (proches des archétypes et complexes de Jung) :
-1 Principe transcendant
Le soi, Dieu, l’univers …..Et tous les messagers de la transcendance (les petits esprits au service du grand esprit)
Ce sont les grandes et petites intuitions
Elles apparaissent soudainement dans notre mental  et nous aident dans nos questionnements.
Dans un contexte chamanique, le grands Esprit
Dans un contexte musulman, Allah, les djinns (ce qui est caché)…
Dans un contexte chrétien : Dieu, Jésus, un saint…
Dans un contexte shintoïste, les dieux,  les kamis….
-2 Principes d’autorité
Le père +ou – (positif ou négatif)
Le vieux roi, le père du héros, le père adoptif, le magicien, le sorcier etc…
La mère + ou –
La vieille reine, la mère, la marraine fée, la marâtre, la sorcière…
-2 Principes d’égalité
Le féminin + ou –
L’héroïne (princesse ou bergère), les sœurs, la servante…
Le masculin + ou –
Le héros (prince ou manant), les frères, le compagnon de route…
-2 principes de sens
a) LA VERTICALITE
La lumière +
Sens d’élévation, de montée de la conscience vers plus de conscience
L’ombre –
Sens de la descente, profondeur, descente de la consciente dans l’inconscience pour remonter ce qui est inconscient à la lumière (grottes, puits et fonds des océans)
b) L HORIZONTALITE
Le cheminement, la recherche, l’errance, la quête…
Les forêts d’inconscience à explorer pour rendre conscient.

L’interprétation des contes :

L’interprétation peut se faire de mille et une façons selon l’éclairage que nous lui donnons au départ. J’ai choisi celle psycho-philosophique de la montée de conscience en nous, aidée ou contrariée par des forces inconsciences en nous.
Pour beaucoup  de chercheurs, la conscience éclaire, pénétrant l’ombre opaque de l’inconscience, il serait donc le pôle masculin.
L’inconscience attendant d’être découverte reçoit l’éclairage de la conscience  qu’elle va alors alimenter d’encore plus de conscience, elle serait le pôle féminin attendant d’être intégré par le conscient.
L’épée du discernement  dans le vase qui contient le TOUT !
Chaque pôle a des éléments négatifs et positifs pour la quête du personnage héroïque.
Le positif aidant le héros…
Le négatif voulant stopper le héros dans sa quête, le faire stagner, l’immobiliser  ou le tuer …
Tuer l’élan vital du héros vers plus de montée de conscience jusqu’ a la couronne royale  de la conjonction des contraires.


Comment recevoir un conte
En gros, trois façons de voir passer un conte en soi.

    1)  Pour le plaisir, pour son côté ludique …ou pas ! On peut aimer, ne pas l’aimer, rester indifférent à ce conte qui passe.

    2)  Pour ce que le conte draine de l’Histoire des hommes. Des traces de l’Histoire y sont inscrits de toutes époques  et en tous lieux où est passé le conte. Mœurs, morale, et coutumes des peuples du temps /espace ont laissé des traces dans le conte .

     3)Pour la sagesse, les messages du conte. La réflexion que le conte peut produire en nous.       Cette humanité est déposé en nous comme un plan  et qu’il nous faut accomplir.
Le conte a un plan de croissance de la conscience humaine comme le gland a le plan du futur chêne en lui.
La vie existentielle aura aussi son mot à dire dans ce plan  en le changeant parfois de direction, comme le vent change la direction des branches de l’arbre.


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