LE CONTE, C’EST QUOI ?
LE CONTE, C’EST QUOI ?
Par Fan
"Le conte est un mensonge qui dit vrai"
Par Fan
"Le conte est un mensonge qui dit vrai"
Le conte est
un court récit souvent invraisemblable et étrange.
Il se
rapproche du rêve et des cauchemars que
nous faisons la nuit.
Le rêve nocturne parle de nous même, de notre moi, de la
construction de ce moi-je (l’ego).
Il est personnel.
Le conte, lui, parle de la montée de la conscience humaine
commune à tous les hommes.
Il raconte sous une forme imagée ce qui devrait se passer en
nous afin de devenir pleinement humain, pleinement conscient.
Il est universel.
Il nous parle du chemin que devrait emprunter la conscience
en nous et les écueils qu’elle va
rencontrer.
Pour cela, il utilise les formes visibles extérieures à nous
pour parler de ce travail qui est invisible en nous.
Le visible va nous parler de l’invisible en nous.
On a conscience mais on ne la voit pas en chemin ou stagnante
dans un coin quelconque de notre psychisme, de notre vie intérieure. Le conte
nous en donne un aperçu.
Le conte nous raconte les divers chemins selon les peuples,
les cultures, le temps historique, mais le fond archétypale est le même.
Il semblerait universel.
Les images que nous donne le conte sont des symboles.
Derrière ce qui est
dit, il y a autre chose qui est dit.
Les symboles sont les formes que prennent les principes sans
forme précise en nous mais agissants : les archétypes (celui de la fonction père, mère, masculin, féminin, ombre, lumière etc
etc )
La fonction père prendra la forme par exemple d’un homme plus
âgé et puissant comme un vieux roi, un vieil ermite, un vieux sage, un magicien
etc. etc.
Si le rêve nocturne naît de notre inconscient personnel (le subconscient de Freud), le conte
naît par le biais de l’imaginaire d’un inconscient collectif à l’humain (Voir le surconscient de Paul Diel et
l’inconscient collectif de Jung)
Le conte est donc comme un rêve collectif, universel au-delà
de sa forme culturelle.
L’inconscient possède des forces, des énergies qui nous font
agir en dehors de notre volonté, le fameux « C’est plus fort que
moi »
Dans le conte cette énergie va prendre une forme aidante ou malfaisante, et dans ce dernier
cas le personnage sera possédé,
ensorcelé, envouté.
L’inconscient nous fait agir sans prendre le temps de la
conscience.
Ce que nous ne voulons pas voir en nous, se retournera contre
nous.
Nommer ces énergies ou si une autre partie de nous même en prend
conscience, nous désensorcellent. La conscience prend alors la maîtrise de nos
vies. Elle est roi &reine et gouverne son royaume avec justesse, le conte
est fini.
Le mythe est
le récit de quelque chose qui n’a pas de langage, c’est-à-dire de notre
intériorité. Le mystère de notre intériorité. Le mystère va emprunter à l’Homme
extérieur son langage pour se dire. Si bien que lorsque nous nous trouvons
devant un récit mythique, il faut le verticaliser ou comprendre qu’il ne s’agit
pas de le prendre à la lettre, mais d’entrer dans une intelligence profonde de
ce à quoi il nous reconduit. Il nous ouvre à la réalité extrêmement
mystérieuse, profonde, sacrée de l’Homme intérieur.( Annick de Souzenelle)
LE CHEMIN
Pour reprendre ce
chemin de la montée de la conscience
humaine en nous, je prends le symbolisme du corps (voir généralités sur le conte).
Le royaume de l’eau (ventre), le
vital en nous, est un royaume des potentialités de l’action à faire dans le
royaume terre.
C’est un inconscient vital, un océan d’incertitudes où le
jour et la nuit n’existe pas, le temps s’y dilue, mais où tout est possible.
De ce royaume peut naitre un projet d’action parmi plein
d’autres.
C’est l’élan vital qui met en marche la conscience(le héros), ce sont les pieds du projet.
Rien n’y est accompli
Le royaume de la
terre (thorax avec les bras), les affects, le
domaine du cœur (le feu), de la relation aux autres.
C’est là où se fera l’action du héros en conscience.
Là est aussi il y a de
l’inconscience sous la forme d’une forêt
mais le jour et la nuit existe en forêt, il y a du temps.
C’est le royaume de l’accomplissement de l’action encore
inaccomplie à sa naissance.
C’est le royaume de la construction, de la fabrication, le
royaume du FAIRE, le royaume des mains qui font. Les mains du projet.
Le royaume de l’air (la
tête), le ciel de l’humain, pensée, intellect, raison, imaginaire,
intuition, bref l’esprit humain et le
mental.
Il donne le comment faire pour que cette action s’accomplisse.
Il vivifie la motivation de l’action.
Il transforme le plomb en or, le crapaud en prince, il rend
l’ombre lumineux, il cible les actes
dans le 1000.
Il donne des ailes comme pour les anges et les oiseaux pour
l’accomplissement de l’acte.
Ou comme les démons, les dragons pour un non accomplissement
de la tâche du héros.
Le mental peut contrecarrer la bonne évolution de la
conscience.
Dans les contes, par un manque de conscience ou son arrêt (la
prison ou l’ensorcellement), un royaume est malade et le héros doit réparer, guérir,
faire reprendre la montée de la conscience, il va donc se mettre en marche de
plein gré ou par nécessité, faire lui-même ce chemin avec des montées et des
descentes et à la fin se couronner roi et reine du royaume ou « des »
royaumes unifiés et réparés.
Être cohérent en alignant ses sens, ses affects, ses pensées
et ses actes.
En dehors des trois ou quatre royaumes que notre conscience
doit parcourir pour être un humain conscient (vital, affectif, mental et la
royauté) ; je distingue aussi dans le conte des fonctions, des principes qui
interviennent (proches des archétypes et complexes de Jung) :
-1 Principe
transcendant
Le soi, Dieu, l’univers
…..Et tous les messagers de la transcendance (les petits esprits au service
du grand esprit)
Ce sont les grandes et petites intuitions
Elles apparaissent
soudainement dans notre mental et nous
aident dans nos questionnements.
Dans un contexte
chamanique, le grands Esprit
Dans un contexte
musulman, Allah, les djinns (ce qui est caché)…
Dans un contexte
chrétien : Dieu, Jésus, un saint…
Dans un contexte
shintoïste, les dieux, les kamis….
-2 Principes d’autorité
Le père +ou – (positif ou négatif)
Le vieux roi, le père
du héros, le père adoptif, le magicien, le sorcier etc…
La mère + ou –
La vieille reine, la
mère, la marraine fée, la marâtre, la sorcière…
-2 Principes d’égalité
Le féminin + ou –
L’héroïne (princesse ou
bergère), les sœurs, la servante…
Le masculin + ou –
Le héros (prince ou
manant), les frères, le compagnon de route…
-2 principes de sens
a) LA VERTICALITE
La lumière +
Sens d’élévation, de
montée de la conscience vers plus de conscience
L’ombre –
Sens de la descente,
profondeur, descente de la consciente dans l’inconscience pour remonter ce qui
est inconscient à la lumière (grottes, puits et fonds des océans)
b) L HORIZONTALITE
Le cheminement, la recherche, l’errance, la quête…
Les forêts d’inconscience à explorer pour rendre conscient.
L’interprétation des
contes :
L’interprétation peut se faire de mille et une façons selon l’éclairage
que nous lui donnons au départ. J’ai choisi celle psycho-philosophique de la
montée de conscience en nous, aidée ou contrariée par des forces inconsciences
en nous.
Pour beaucoup de chercheurs,
la conscience éclaire, pénétrant l’ombre opaque de l’inconscience, il serait
donc le pôle masculin.
L’inconscience attendant d’être découverte reçoit l’éclairage
de la conscience qu’elle va alors
alimenter d’encore plus de conscience, elle serait le pôle féminin attendant d’être
intégré par le conscient.
L’épée du discernement dans le vase qui contient le TOUT !
Chaque pôle a des éléments négatifs et positifs pour la quête
du personnage héroïque.
Le positif aidant le héros…
Le négatif voulant stopper le héros dans sa quête, le faire stagner,
l’immobiliser ou le tuer …
Tuer l’élan vital du héros vers plus de montée de conscience
jusqu’ a la couronne royale de la
conjonction des contraires.
Comment recevoir un
conte
En gros, trois façons de voir passer un conte en soi.
1) Pour
le plaisir, pour son côté ludique …ou pas ! On peut aimer, ne pas l’aimer,
rester indifférent à ce conte qui passe.
2) Pour
ce que le conte draine de l’Histoire des hommes. Des traces de l’Histoire y
sont inscrits de toutes époques et en tous lieux où est passé
le conte. Mœurs, morale, et coutumes des peuples du temps /espace ont laissé des traces dans le conte .
3)Pour
la sagesse, les messages du conte. La réflexion que le conte peut produire en
nous. Cette
humanité est déposé en nous comme un plan
et qu’il nous faut accomplir.
Le conte a un plan de croissance de la
conscience humaine comme le gland a le plan du futur chêne en lui.
La vie existentielle aura aussi son
mot à dire dans ce plan en le changeant
parfois de direction, comme le vent change la direction des branches de l’arbre.
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