Ce que nous disent les contes :
« Le conte est un
message d’ hier, raconté aujourd’hui pour demain »(J'ai oublié le nom du conteur)
Par Fan
Le conte merveilleux
nous parle du « vivant » .
Il laisse
sous-entendre qu’il y a de « l’être » dans l’univers (cet univers
fait d’espace/temps/matière). Que toute chose a une source commune,
invisible à nos sens mais présente. Qu’il y a du « vivant » en nous
et autour de nous.
Les hommes intuitivement donnent des formes fictives à cette
source dans leurs récits religieux, mythologiques et leurs contes.
Le conte donne alors différentes formes à ce monde invisible qui soutiendrait
le monde visible.
Est-ce cela, le monde merveilleux ou enchanteur des
contes ?
Pourtant dans ces contes se côtoient le merveilleux avec le terrible,
la peur, le mal, la souffrance, la trahison. Les contes ne baignent pas dans
l’eau de rose.
Le conte nous parle de l’unité mais aussi de la dualité en
nous.
Il semble éclairer un cheminement qui va de la dualité (où les contraires
se vivent séparés) du monde où
nous sommes plongés par notre naissance vers une unité par l’amour, la
conscience, la connaissance, vers le couronnement et la joie de l’abondance.
Ce qui est vivant est
conscient, conscient différemment selon leur degré d’évolution dans la
matière et de leur complexification évolutive. On peut penser que puisque
toutes les créatures sont des « vivants », nous avons donc la vie en commun et
qu’à partir de ce vivant commun nous pourrions entrer en relation. Pour
cela il ne faudrait pas que notre ego nous sépare de notre élan naturel, que nous
arrêtions de nous identifier à lui, ou encore nous croire les maîtres de l’univers.
L’ego est nécessaire pour donner forme à notre vie de tous les jours, mais il
n’est qu’un outil (parmi d’autres) dans la conduite de cette
vie.
Dans le conte les
objets inanimés peuvent être vivants et se transformer, aussi quand j’utilise
le mot « outil », soit l’outil/corps, l’outil/ego ou l’outil/mental
qui sont nécessaires à notre évolution vers la couronne /conscience, il faut
entendre des outils vivants et nous leur devons écoute et respect. Ils sont des royaumes à eux tout seuls. . Mais ils sont aussi outils de transmutation. De faire passer d’
un royaume à l’ autre.
Le chamanisme (issu de
la pensée animiste au tout début de l’humanité) prête des esprits aux
minéraux, végétaux, animaux et humains. Et les contes sont certainement nés
dans ce milieu animiste, du temps où l’écriture n’existait pas encore. On peut penser
ou imaginer que les humains fragiles, apeurés par leur environnement dangereux
ont inventé ces petits récits pour se rassurer et expliquer ce qu’ils ne
comprenaient pas. Les contes, les mythes
pourraient donc être les premiers récits oraux fictifs. Ont – ils eu
l’intuition d’un monde invisible à nos
sens, de ce royaume des contes ou règne une plus grande conscience ?
Les conteurs constatent
que dans ces récits et cela chez tous
les peuples de la terre, il y a quelque chose d’universel dans les contes. Si le
fond du conte est universel par contre sa forme, ses habits sont ceux de la culture dans laquelle
il s’exprime. Les cultures sont comme les egos, des outils pour donner forme au
récit.
Lire le conte indien, « la vérité toute nue ».
Cette oralité à
continué chez le petit peuple, le peuple illettré par rapport aux lettrés qui
pensaient ces petits récits populaires, invraisemblables et sans danger. Des
récits de « bonne femmes »,
les femmes n’étant que peu considérées dans l’histoire des hommes. Les contes
ont survécus grâce à leur oralité (liberté
des mots), leur plasticité (prennent
la couleur des cultures et religions qu’ils traversent), et leur « sans importance » pour les
puissants du monde. Les contes sont de grands nomades du temps et de l’espace.
Ils paraissent avoir cheminé à l’ abri de toute idéologie inquisitrice. Ils n’ont
pas été ni brulés, ni interdits à ma connaissance.
Ils sont encore là, présents, mais trop souvent relégués aux histoires « pour enfants ». Ils continuent donc leur voyage dans le temps,
incognito protégés par leur statut de « sans importance »…
Et pourtant :
Le conte nous parle
de l’ univers et nous relie à lui.
Le conte nous parle et nous relie aux éléments de l’univers ou tout
est en interaction. Le conte fait parler
les pierres, les arbres et les animaux dans le langage des humains. Gare à
celui qui méprise la nature ou lui est indifférent.
Le conte fait
traverser au héros les 4 éléments, eau, terre, air et feu, qui sont les 4
trésors de la vie mais aussi les 4 royaumes des contes.
Lire le texte « généralités sur le conte ».
Je rajouterai à mon premier texte que le château de la belle
est souvent le château du cœur où règne le feu de l’amour.
Le conte nous invite à la liberté d’aller au-delà du monde
social, de la collectivité, des limites de l’ordinaire, des conditionnements.
Il nous invite à devenir créateur (…et ils eurent beaucoup d’enfants.)
Il nous parle aussi d’autres mondes que le nôtre, d’autres
mondes où le héros va évoluer.
Des mondes invisibles au nôtre, ou temps et espace prennent
d’autres dimensions.
Lire le conte japonais « Urashima et la tortue »,
où le temps terreste est aboli.
Le conte nous dit
que tout est déjà là.
Lire le conte juif « le pont de Cracovie »
Le héros est décrit au début du conte comme
petit, naïf, simplet, jeune, mais grand à l’intérieur, souvent sans qu’il le sache.
Il faut juste que le
héros parte en quête de différentes choses, selon les contes, et découvre que
tout est déjà en lui mais dans son inconscience,
dans son monde invisible. Il a l’illusion du manque, il part en quête de
complétude et finalement trouve le trésor au plus profond de lui-même (puits,
grotte, ou cavité dans la terre) et ensuite il peut réaliser en lui-même la conjonction des
contraires (mariage et couronnement). Il n’est plus dans la division, dans la
dualité, dans le manque, dans la séparation, mais il est en mouvement vers l’unité,
vers cette unité avec lui-même, les autres, l’univers et sa source. Il va
pouvoir accueillir sa dualité dans l’Unité (ses
royaumes avec sa couronne).Il a atteint la sagesse.
La conscience se dévoile peu à peu au cours de ses
expériences lors de son cheminement dans les royaumes du conte. Elle sort par
étapes de son inconscient.
Les faits littéraux, narratifs du conte sont au
départ, un manque, un
préjudice, soit dans le royaume, soit chez le héros.
Le héros doit partir en quête,
soit de lui-même soit sur ordre du roi, des parents(le plus souvent de la mère ou la marâtre), ou d’une autorité
quelconque.
Il part donc soit de son plein gré (il décide) , soit par nécessité
(il est obligé).
Lire le conte russe, « les trois royaumes de cuivre,
d’argent et de d’or »
Le héros est dans l’attention au moment présent,
il n’est ni dans le passé (les regrets) ni dans le futur (les désirs), il est là
attentif et ouvert à son expérience du moment présent et en même temps, prêt à tous les possibles. Dans cette ouverture
à son expérience le héros se transforme, sa connaissance de la vie augmente.
Cette quête le conduit dans des péripéties où il rencontrera des épreuves, souvent au nombre de 3 et des adjuvants (aides) et adversaires
ou ennemis à sa quête.
L’adversaire étant celui qui s’oppose à lui en lui donnant des épreuves pour le faire
s’élever (ou échouer) dans sa quête de conscience (sorcières, fées, magiciens),
l’ennemi étant plutôt celui ou celle qui veut arrêter son désir de quête en le
tuant illico presto (ogre, ogresse/sorcière). Peut être la représentation du
mal relatif et absolu des philosophes.
On peut se sauver d’un
« avaleur » qui permet une
sorte de gestation de la sagesse (Lire Jonas
l’hébreux, Mariama l’africaine,…), moins de celle d’un « mordicant » qui vous mange, vous réduit
en petits morceaux et stoppe ainsi l’avancé vers une pleine conscience du héros.
Il retourne au multiple, à la séparation, a la division et quitte sa quête
d’unité.
Dans certains contes les faux héros sont pétrifiés (de peur)
juste avant d’atteindre le but de la quête comme un arrêt dans le mouvement de
vie vers un plus de conscience.
Lire le conte indien « Umar le magicien » et le conte arabe « La musique du cœur du
monde ».
D’autres contes font couper la tête aux faux héros qui se
présentent, parce qu’ils ne sont pas prêts
à écouter l’esprit de la source ou de
l’univers. La tête représente le lieu de l’esprit et de la conscience. Ils sont
alors séparés de leur tête, de leurs
conscience/esprit. Le ciel des pensées est séparé du corps terre. L’union avec
son autre côté devient impossible (anima/animus,
Yin/yang, féminin/masculin), la conjonction des contraires se faisant dans
la plus haute conscience de soi. Pas de couronnement, mais décapitation.
Lire le conte roumain « l’Arapusca » et le
conte chinois «Turandot »
Cette quête donne au
héros à chaque étapes de son aventure une prise de conscience qui le conduira à une réparation du préjudice qui l’a fait
mettre en marche jusqu’ à son couronnement (ou à la richesse pour lui et sa
famille). Le manque est comblé, le royaume (ou la famille) est sauvé. Il est
dans l’unité de lui-même et du monde. Il devient capable de régner.
Parfois des frères ainés (ou sœurs) essaient la quête, mais
plein d’eux mêmes (ego) et sans aucune ouverture à leur source et au monde ils échouent lamentablement, ils
sortent du conte par leur échec, leur mort ou leur pétrification (arrêt du mouvement de vie).
Etre mort dans un conte c’est sortir du conte, il n’a plus
besoin du personnage, sauf si cette mort est initiatique ? (Mort et résurrection)
Lire le conte
russe « Yvan, l’oiseau de feu et le loup gris ».
La réparation étant souvent une révélation de ce que le héros
avait déjà en lui.
L’élévation de la conscience qui va de la conscience vitale, à celle d’animale
puis humaine, puis royale (ventre/eau, thorax / terre, cœur/feu, tête/air).
Lire le texte « les généralités du conte ».
Une conscience toujours en mouvement dans l’aventure de sa
vie, et qui se dévoile peu à peu.
Le conte à la fin offre au héros vainqueur la royauté (couronne) et l’abondance
(richesses).
Le conte à partir de son sens littéral nous conduit à un sens
spirituel, anagogique.
Il est initiatique et
pédagogique, surtout pour le conte merveilleux.
Lire pour le sens spirituel du conte« les généralités
sur le conte ».
Le conte nous dit
que l’homme est au service de la nature et non l’inverse.
L’univers a en gros 14 milliards d’année et la terre est vieille
de 4 milliards d’années, donc ils sont des « vieux et vielles
créatures » nés bien avant nous, bien avant l’humain.
Le vieux, la vieille (parfois
3 frères ou 3 sœurs dans les 3 royaumes) dans le conte représente cette « vieille »
nature et demande aux héros des services, moyennant quoi, il ou elles donnent
en échange des talismans ou des aides pour réussir leur quête.
Lire le conte allemand « Le château d’or » et
le conte du monde arabe « La
musique du cœur du monde »
Le conte demande au héros d’écouter la nature en lui et
autour de lui.
L’homme est d’ abord nature avant d’être humain et il doit
devenir roi de tous ses royaumes en lui (eau :
monde de l’instinct, terre : monde de l’affectivité, air : monde des pensées,
ou corps, âme et esprit).
Lire dans « généralités sur le conte », les trois
matrices.
Le chemin du conte est un chemin royal pour tous, que l’on soit manants ou princes.
Le chemin est toujours difficile, peuplé de dangers multiples.
Le chemin est un enrichissement pour celui qui réussit.
La nature parle au héros par divers personnages naturels, il
écoute et rend service à ces divers
personnages humains ou pas. Dans notre langage moderne, nous dirions qu’il est connecté
avec l’univers. Il fait confiance au vivant en tout et il n’est que gratitude
envers ce vivant. Le monde invisible et merveilleux qui se présente à lui ne
l’étonne en rien. Il vit en ouverture et en acceptation à tout ce qui lui
arrive.
Tout alors lui devient facile, sans effort, il découvre la joie au cœur de l’instant, l’interdépendance et l’interactivité de
toutes choses dans l’univers. Ses frères (ou sœurs) sont dans l’apprentissage
culturel et d’éducation sociale et se sont coupés de leur nature. Ils ont oubliés
cette nature en eux et ils se vivent séparés d’elle. Ils sont dans la fermeture
au monde et aux autres. Ils vivent dans la jouissance, la puissance et le
pouvoir. Ils échoueront dans le conte et quitteront la scène du conte.
Lire le conte africain « La fête à Moussa » pour l’interdépendance
Le Conte nous parle d’ espérance et de
confiance
Quand tout va mal pour le héros, mais qu’il reste ouvert à l’imprévisible,
la nuit lui porte conseil (dans les
contes russes), où des aides naturelles lui viennent (animaux ou êtres fantastiques).
Le conte est un chemin de confiance et de perspectives d’avenir
vers une vie plus accomplie, plus consciente, meilleure qu’au départ. Il donne
une invincible espérance et à ne pas abdiquer devant l’adversité. .De
regarder sa faiblesse en face, ne pas la nier et de faire confiance dans l’univers,
dans plus grand que soi, le vivant en soi.
Lire le conte russe ; « Vassilisia la belle »
Le héros prête
attention à tout ce qu’il rencontre sur son chemin au contraire de ses aînés,
imbus d’eux même et trop sûrs d’eux. Il se montre disponible et accepte des
objets ou conseils qui ne semblent avoir aucun rapport avec sa quête, mais qui
lui seront nécessaire pour la réaliser.
Lire le conte arabe « la musique du cœur du monde «
Le Conte nous parle de royaumes mais aussi d’ ESPACE
L’est comporte souvent des territoires connus et
contrôlables, le soleil s’y lève ; l’ouest, des
territoires plutôt inconnus, sinistres, mystérieux et dangereux, le
soleil s’y couche.
Dans certains mythes, le monde des Dieux (l’autre monde) se situe en haut d’une montagne
très haute qui touche les cieux. L’esprit
de la vie comme un fleuve prend, source en eux, descend le long de cette
montagne, coule sur la terre avant de se jeter dans la mer.
Le monde divin, invisible descend du ciel vers la terre jusqu’à la mer (royaumes
ciel, terre, eau), et l’humain s’élève de la mer vers le ciel. Descente de
l’information dans la matière, montée de la conscience dans la matière.
Le médecin Jean-Jacques
Charbonier nomme la conscience intuitive extraneuronale pour les
informations reçues ( conscience externe
aux incarnations) et la conscience analytique pour
l’homme neuronal ( conscience interne aux
incarnations).
Lire le conte des trois plumes des Grimm et
le conte roumain, l’Arapusca
Le conte nous parle d’horizontalité représentant
le plan terrestre, le monde matérialiste, et de verticalité représentant
le plan spirituel (la montée de la conscience).
Le héros monte et descend, la fratrie va à
gauche ou à droite. Les deux chemins se rencontrent en un point qui est le
centre, nous avons alors le symbole de toute croix (symbole universel).
Dans le conte, cette rencontre de l’immanence et
de la transcendance se fait dans l’acte du tissage.
Le fil de trame horizontal qui est le fil de notre vie sur terre, crée les motifs du tapis et croise les fils de chaîne, verticaux, qui sont nos données de vie, nos héritages multiples. Nous créons nous même le fil de trame en choisissant la couleur et en créant les motifs du tapis sur le support des fils de chaîne qui eux nous sont donnés une fois pour toute (ils deviennent invisibles le tapis fini).
Le fil de trame horizontal qui est le fil de notre vie sur terre, crée les motifs du tapis et croise les fils de chaîne, verticaux, qui sont nos données de vie, nos héritages multiples. Nous créons nous même le fil de trame en choisissant la couleur et en créant les motifs du tapis sur le support des fils de chaîne qui eux nous sont donnés une fois pour toute (ils deviennent invisibles le tapis fini).
Trouver le plus beau tapis ou faire un beau
tissu est un thème souvent rencontré dans les contes.
Dans certains
contes, le héros doit accepter de laisser un peu de lui-même dans la poursuite
de ce beau tapis brodé de la vie.
Lire le conte tibétain du « tableau
de brocart ».
Les Parques, Moires ou Nornes sont trois sœurs, fileuses, qui filent
le fil de la vie, la destinée de chaque
humain. Une
file, une autre enroule, une autre coupe.
Le conte nous dit ce qu’il faut faire et ne pas faire sur le
chemin de conscience.
« Tout ce qui existe est en DEVENIR »
Notre vie on
peut en faire une serpillère ou un beau tapis fin.
Lire le conte des
Grimm : les 3 plumes
Comment s’y
prendre ?
Dans le jeune
héros est la vie, cette énergie de vie
va-t-il l’utiliser pour accomplir en lui l’humain en germe ou au contraire satisfaire
l’animal en lui ?
Voir " la guerre des étoiles"avec cette unique force qui peut être mal ou bien, selon son utilisation.
Des
personnages traversent les divers royaumes, mais ne font pas le travail de
conscience, ils bâclent, ils traversent et se retrouvent enfermés ou immobilisés
dans un des 3 royaumes ou encore le début du conte nous montre qu’il y a
quelque chose de bancal dans le Royaume et qu’il faut réparer.
Les personnages du
contes peuvent se perdent dans leurs besoins (ventre/eau), leurs sentiments
(thorax/cœur/terre), leur mental (tête/air).
Le héros qui
a raté une étape doit donc redescendre là où il a échoué et refaire, accomplir
le chemin de conscience en lui. Souvent il redescend dans ses profondeurs (terre)
ou escarpe une haute montagne (air) ou s’enfonce dans la mer (eau), mais dans
les 3 cas il devra affronter monstres et dragons, ses propres énergies
animales, afin de les reconnaître et de les vaincre et ensuite de remonter l’échelle
de conscience vers la couronne.
Parfois l’énergie
animale vaincue donne un plus à l’énergie du héros. Il y a transformation.
Lire les diverses versions
des « 3 royaumes », de « l’oiseau de feu », contes russes.
Et « Siegfried et le dragon »dans le
mythe nordique ou dans l’épopée germanique.
Lire le conte français,
« Jean de l’ours ».
Le conte bulgare « la
fée du bourg » qui parle lui, de
l’exaltation du désir dans l’imagination (air).
Le conte nous parle de deux
chemins possibles dans notre quête.
Il nous
indique le chemin JUSTE et le chemin NON JUSTE pour la montée de la conscience
en soi. La voie de l’être ou celle de l’avoir.
L’être conduisant
le personnage à son accomplissement, son règne, sa joie et à l’abondance. L’avoir le conduisant à son malheur et à la perte de son avoir.
Deux manières
possibles dont nous vivons le monde. Deux types d’existence possibles.
Deux
types de disposition mentale face au
monde qui se présente à nous.
Deux sœurs ( ou frères) en chacun de nous.
Deux sœurs ( ou frères) en chacun de nous.
Les moralistes diront le « bon » chemin et le « mauvais » chemin.
Souvent les
personnages se dédoublent dans les contes. Comme si le
conte évitait l’ambigüité du mal et du bien dans les personnages, sauf
peut–être dans ceux des fées et des sorcières
(comme Baba Yaga).
1)Celles
d’autorité sur le héros :
Nos imagos
parentaux, bons ou mauvais.
La bonne mère
meurt et la marâtre arrive.
Lire le conte russe, Vassilissia la belle …
Le père
rencontre le diable, ou un personnage sombre qui est l’ombre du mal en lui.
Lire le conte des Grimm, » la jeune fille sans
mains ».
Dans les contes,
le MAL nous paraît INJUSTE pour le héros. Il est plongé dans un monde mauvais où
l’injustice règne.
Le mal, la souffrance que va ressentir le héros
face à ces nouveaux visages parentaux va l’obliger à quitter l’autorité dans
laquelle il était, afin de se mettre en marche vers sa propre destinée.
2)Le héros ou
l’héroïne se dédoublent dans un frère ou une sœur.
Deux forces
se mêlent en nous, représentées dans le conte par la sœur bonne et la sœur
mauvaise.
Celle qui
choisit l’ouverture au monde et la verticalité de la conscience et l’autre
matérialiste qui choisit l’horizontalité du monde.
Ce sont deux
chemins différents même si les péripéties sont exactement les mêmes pour les
deux sœurs.
Lire les contes : Madame
Holle ; les fées ; la fiancée du Gel…
L’héroïne est
authentique, elle trace son chemin sans
but, à l’écoute de ce qui lui arrive. L’autre sœur va IMITER sa sœur dans le BUT de l’abondance, d’avoir. L’une est
créative, accueillant ce qui lui arrive, elle est notre part de lumière avec
ses récompenses intérieures essentielles (l’or
de l’être), l’autre réactive à ce
qui lui arrive, elle représente notre
part d’ombre avec ses récompenses extérieures existentielles (la poisse de l’avoir).
L’une fait ce
qu’il y a à faire et parvient à la pleine conscience de son être essentiel
(spirituel), l’autre est égocentrique pensant que le monde est fait pour elle, tourne autour d’elle et se croit
autorisée à régner sur le monde.
Le propre
rayonnement solaire de l’une combat et
triomphe des ténèbres du mal de l’autre,
de son injustice. La justice toute
intérieure et spirituelle sera en elle et non plus dans le monde extérieur
injuste de l’autre. L’une s’accomplie humainement et spirituellement et n’est
plus dépendante du monde extérieur injuste et superficiel. L’autre pas et reste
engluée dans le monde du paraître, refusant de payer le prix du chemin intérieur vers
son être, qui dans les contes semblent être les 3 épreuves comme initiation au passage
d’un royaume à un autre. (Voir les généralités du conte)
Lire le conte péruvien :
les deux visages, les 12 mois, la forêt de verre, les fées, Madame Holle etc.
Les rôles donnés
aux frères et aux sœurs ne sont pas exactement les mêmes.
Chez les 2 frères
le dédoublement se fait dans que l’un soit
riche et égoïste et l’autre pauvre et généreux. Ils n’ont plus de parents.
Chez les deux
sœurs, l’une est belle et courageuse, l’autre est laide, capricieuse et paresseuse,
voulant « tout avoir » sans
rien faire.
Il y existe une
parenté, la mère qui ressemble à la fille laide de cœur, défend sa fille préférée
et réduit l’autre au rôle de servante. La mère est veuve ou marâtre, le père étant
absent du conte.
Vers la fin de
ces contes, la mère oblige souvent sa fille préférée à IMITER sa sœur solaire et rayonnante d’or, vers le but d’AVOIR plus.
La sœur solaire sert les êtres féeriques de la nature sans but précis, la seconde
sœur ténébreuse veut utiliser la nature et la soumettre à son but d’avoir.
Le conte nous parle de deux principes :
le féminin et le masculin
Nous avons vu
la conjonction des contraires dans « les généralités sur
le conte », nous allons aller plus loin dans les deux principes
présents en chacun de nous que l’on soit sexuellement homme ou femme.
Le
masculin peut représenter l’extérieur, le pénis, le
lingam, l’action, l’exécution, le monde apparent, le conscient, le jour, la
lumière de l’Est, le soleil,
l'exotérisme, l’institutionnel, la séparation, l’exclusion, la forme,
l’apparence, le superficiel…Le monde extérieur de chacun.
Le féminin peut
représenter l’intérieur, le vagin, le creux, le yoni,
le caché, l’inconscient, l’obscur, la nuit, les ténèbres de l’Ouest, la
nuit, la lune, l’intention, la
réflexion, l’idée, la matrice, l’intention, l'ésotérisme, la communion, le
fond, la profondeur…Le monde intérieur de chacun.
Voir conte soufi " c' est TOI"
Ou l' amante ne peut entrer à l' intérieur de la maison de son amant bien aimé lorsqu'elle peut dire à la question de "Qui est là", "C' est toi", c'est à dire quand le MOI rencontre le SOI...Je suis TOI!
Voir aussi le ruban de Möbius
Un ruban, un anneau à UNE seule face.
Dans le conte, le héros représente cette quête d’union des contraires.
De quitter le monde superficiel de l’extérieur et entrer dans le royaume
intérieur de soi.
Entrer dans les profondeurs de la mer, de la terre par le puits, le
trou, la grotte, de l’air par la plus haute des hautes montagnes….
Y rencontrer son autre côté de
soi afin de régner sur un monde extérieur par son monde intérieur.
En lisant le conte allemand « Madame Holle », le conte polynésien
« la légende du poisson
volant », on se rend compte que descendre
sous la terre ou sous les eaux,
c’est monter et s’élever !
Comme une sorte de mouvement
descendant et de mouvement ascendant, en même temps (si temps il y a) de la
conscience à travers des niveaux de la Réalité?
Coexistence de la transcendance et de l’immanence, aller au plus profond
des choses, dans leur intériorité pour déboucher sur un autre monde, le ciel ou
le monde spirituel, le sacré des diverses religions.
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