2) CE QUE NOUS DISENT LES CONTES ( texte)

    Ce que nous disent les contes :

«  Le conte est un message d’ hier, raconté aujourd’hui pour demain »(J'ai oublié le nom du conteur)

Par Fan

Le conte merveilleux nous parle du «  vivant » .


 Il  laisse sous-entendre qu’il y a de « l’être » dans l’univers (cet univers fait d’espace/temps/matière). Que toute chose a  une source commune, invisible à nos sens mais présente. Qu’il y a du « vivant » en nous et autour de nous.
Les hommes intuitivement donnent des formes fictives à cette source dans leurs récits religieux, mythologiques et leurs contes.
Le conte donne alors différentes  formes à ce monde invisible qui soutiendrait le monde visible.
Est-ce cela, le monde merveilleux ou enchanteur des contes ?
Pourtant dans ces contes se côtoient le merveilleux avec le terrible, la peur, le mal, la souffrance, la trahison. Les contes ne baignent pas dans l’eau de rose.
Le conte nous parle de l’unité mais aussi de la dualité en nous.
Il semble éclairer un cheminement qui va de la dualité  (où les contraires se vivent séparés) du monde où nous sommes plongés par notre naissance vers une unité par l’amour, la conscience, la connaissance, vers le couronnement et la joie de l’abondance.
Ce qui est vivant est conscient, conscient différemment selon leur degré d’évolution dans la matière et de leur complexification évolutive. On peut penser que puisque toutes les créatures sont des « vivants », nous avons donc  la vie en commun et qu’à partir de ce vivant commun nous pourrions entrer en relation. Pour cela il ne faudrait pas que notre ego nous sépare de notre élan naturel, que nous arrêtions de nous identifier à lui, ou encore nous   croire les maîtres de l’univers. L’ego est nécessaire pour donner forme à notre vie de tous les jours, mais il n’est qu’un outil (parmi d’autres) dans la conduite de cette vie.


Dans le conte  les objets inanimés peuvent être vivants et se transformer, aussi quand j’utilise le mot « outil »,  soit l’outil/corps, l’outil/ego ou l’outil/mental qui sont nécessaires à notre évolution vers la couronne /conscience, il faut entendre des outils vivants et nous leur devons écoute et respect. Ils sont des royaumes à eux tout seuls. . Mais ils sont aussi outils de transmutation. De faire passer d’ un royaume à l’ autre.
Le chamanisme (issu de la pensée animiste au tout début de l’humanité) prête des esprits aux minéraux, végétaux, animaux et humains. Et les contes sont certainement nés dans ce milieu animiste, du temps où l’écriture n’existait pas encore. On peut penser ou imaginer que les humains fragiles, apeurés par leur environnement dangereux ont inventé ces petits récits pour se rassurer et expliquer ce qu’ils ne comprenaient pas. Les contes, les mythes  pourraient donc  être les  premiers récits oraux fictifs. Ont – ils eu l’intuition d’un  monde invisible à nos sens, de ce royaume des contes ou règne une plus grande conscience ?
 Les conteurs constatent que  dans ces récits et cela chez tous les peuples de la terre, il y a quelque chose d’universel dans les contes. Si le fond du conte est universel par contre sa forme,  ses habits sont ceux de la culture dans laquelle il s’exprime. Les cultures sont comme les egos, des outils pour donner forme au récit.
Lire le conte indien, « la vérité toute nue ».
 Cette oralité à continué chez le petit peuple, le peuple illettré par rapport aux lettrés qui pensaient ces petits récits populaires, invraisemblables et sans danger. Des récits de «  bonne femmes », les femmes n’étant que peu considérées dans l’histoire des hommes. Les contes ont survécus grâce à leur oralité (liberté des mots), leur plasticité (prennent la couleur des cultures et religions qu’ils traversent), et leur « sans importance » pour les puissants du monde. Les contes sont de grands nomades du temps et de l’espace. Ils paraissent avoir cheminé à l’ abri de toute idéologie inquisitrice. Ils n’ont pas été ni  brulés, ni interdits à ma connaissance. Ils sont encore là, présents, mais trop souvent relégués aux  histoires « pour enfants ». Ils continuent donc leur voyage dans le temps, incognito protégés par leur statut de «  sans importance »…
Et pourtant :

Le conte nous parle de l’ univers et nous relie à lui.

Le conte nous parle et  nous relie aux éléments de l’univers ou tout est en interaction. Le conte  fait parler les pierres, les arbres et les animaux dans le langage des humains. Gare à celui qui méprise la nature ou lui est indifférent.
Le conte  fait traverser au héros les 4 éléments, eau, terre, air et feu, qui sont les 4 trésors de la vie mais aussi les 4 royaumes des contes.
Lire le texte « généralités sur le conte ».
Je rajouterai à mon premier texte que le château de la belle est souvent le château du cœur où règne le feu de l’amour.
Le conte nous invite à la liberté d’aller au-delà du monde social, de la collectivité, des limites de l’ordinaire, des conditionnements. Il nous invite à devenir créateur (…et ils eurent beaucoup d’enfants.)
Il nous parle aussi d’autres mondes que le nôtre, d’autres mondes où le héros va évoluer.
Des mondes invisibles au nôtre, ou temps et espace prennent d’autres dimensions.
Lire le conte japonais «  Urashima et la tortue », où le temps terreste est aboli.

Le conte nous dit que tout est déjà là.

Lire le conte juif «  le pont de Cracovie »


Le héros est décrit au début du conte comme petit, naïf, simplet, jeune, mais grand à l’intérieur, souvent sans qu’il le sache. 
 Il faut juste que le héros parte en quête de différentes choses, selon les contes, et découvre que tout est déjà en lui mais dans son inconscience, dans son monde invisible. Il a l’illusion du manque, il part en quête de complétude et finalement trouve le trésor au plus profond de lui-même (puits, grotte, ou cavité dans la terre) et ensuite il  peut réaliser en lui-même la conjonction des contraires (mariage et couronnement). Il n’est plus dans la division, dans la dualité, dans le manque, dans la séparation, mais il est en mouvement vers l’unité, vers cette unité avec lui-même, les autres, l’univers et sa source. Il va pouvoir accueillir sa dualité dans l’Unité (ses royaumes avec sa couronne).Il a atteint la sagesse.
La conscience se dévoile peu à peu au cours de ses expériences lors de son cheminement dans les royaumes du conte. Elle sort par étapes de son inconscient.
Les faits littéraux, narratifs du conte sont au départ, un manque, un préjudice, soit dans le royaume, soit chez le héros.
Le héros doit partir en quête, soit de lui-même soit sur ordre du roi, des parents(le plus souvent de la mère ou la marâtre), ou d’une autorité quelconque.
Il part donc soit de son plein gré (il décide) , soit par nécessité (il est obligé).

Lire le conte russe, «  les trois royaumes de cuivre, d’argent et de d’or »
Le héros est dans l’attention au moment présent, il n’est ni dans le passé (les regrets) ni dans le futur (les désirs), il est là attentif et ouvert à son expérience du moment présent et en même temps, prêt à tous les possibles. Dans cette ouverture à son expérience le héros se transforme, sa connaissance de la vie augmente.
Cette quête le conduit dans des péripéties où il rencontrera des épreuves, souvent au nombre de 3 et des adjuvants (aides) et adversaires ou ennemis à sa quête.
L’adversaire étant celui qui s’oppose à lui  en lui donnant des épreuves pour le faire s’élever (ou échouer) dans sa quête de conscience (sorcières, fées, magiciens), l’ennemi étant plutôt celui ou celle qui veut arrêter son désir de quête en le tuant illico presto (ogre, ogresse/sorcière). Peut être la représentation du mal relatif et absolu des philosophes.
 On peut se sauver d’un «  avaleur » qui permet une sorte de gestation de la sagesse (Lire Jonas l’hébreux, Mariama l’africaine,…),  moins de celle d’un « mordicant » qui vous mange, vous réduit en petits morceaux et stoppe ainsi l’avancé vers une pleine conscience du héros. Il retourne au multiple, à la séparation, a la division et quitte sa quête d’unité.
Dans certains contes les faux héros sont pétrifiés (de peur) juste avant d’atteindre le but de la quête comme un arrêt dans le mouvement de vie vers un plus de conscience.
Lire le conte indien «  Umar le magicien »  et le conte arabe « La musique du cœur du monde ».
D’autres contes font couper la tête aux faux héros qui se présentent, parce  qu’ils ne sont pas prêts à écouter l’esprit  de la source ou de l’univers. La tête représente le lieu de l’esprit et de la conscience. Ils sont alors  séparés de leur tête, de leurs conscience/esprit. Le ciel des pensées est séparé du corps terre. L’union avec son autre côté devient impossible (anima/animus, Yin/yang, féminin/masculin), la conjonction des contraires se faisant dans la plus haute conscience de soi. Pas de couronnement, mais décapitation.
Lire le conte roumain « l’Arapusca » et le conte chinois «Turandot »
Cette quête  donne au héros  à chaque étapes de son aventure  une prise de conscience qui le conduira à une réparation du préjudice qui l’a fait mettre en marche jusqu’ à son couronnement (ou à la richesse pour lui et sa famille). Le manque est comblé, le royaume (ou la famille) est sauvé. Il est dans l’unité de lui-même et du monde. Il devient capable de régner.
Parfois des frères ainés (ou sœurs) essaient la quête, mais plein d’eux mêmes (ego) et sans aucune ouverture à leur source  et au monde ils échouent lamentablement, ils sortent du conte par leur échec, leur mort ou leur pétrification (arrêt du mouvement de vie).
Etre mort dans un conte c’est sortir du conte, il n’a plus besoin du personnage,  sauf si cette mort est initiatique ? (Mort et résurrection)
 Lire le conte russe « Yvan, l’oiseau de feu et le loup gris ».
La réparation étant souvent une révélation de ce que le héros avait déjà en lui.
L’élévation de la conscience qui va  de la conscience vitale, à celle d’animale puis humaine, puis royale (ventre/eau, thorax / terre, cœur/feu,  tête/air).
Lire le texte «  les généralités du conte ».
Une conscience toujours en mouvement dans l’aventure de sa vie, et qui se dévoile peu à peu.
Le conte à la fin offre  au héros vainqueur la royauté (couronne) et l’abondance (richesses).
Le conte à partir de son sens littéral nous conduit à un sens spirituel, anagogique.
Il est  initiatique et pédagogique, surtout pour le conte merveilleux.
Lire pour le sens spirituel du conte«  les généralités sur le conte ».



Le conte nous dit que l’homme est au service de la nature et non l’inverse.

L’univers a en gros 14 milliards d’année et la terre est vieille de 4 milliards d’années, donc ils sont des « vieux et vielles créatures » nés bien avant nous, bien avant l’humain.
Le vieux, la vieille (parfois 3 frères ou 3 sœurs dans les 3 royaumes) dans le conte représente cette « vieille » nature et demande aux héros des services, moyennant quoi, il ou elles   donnent en échange des talismans ou des aides pour réussir leur quête.
Lire le conte allemand «  Le château d’or » et le conte du monde arabe  «  La musique du cœur du monde »
Le conte demande au héros d’écouter la nature en lui et autour de lui.
L’homme est d’ abord nature avant d’être humain et il doit devenir roi de tous ses royaumes en lui (eau : monde de l’instinct, terre : monde de l’affectivité, air : monde des pensées, ou corps, âme et esprit).
Lire dans «  généralités sur le conte », les trois matrices.
Le chemin du conte est  un chemin royal pour tous, que l’on soit  manants ou princes.
Le chemin est toujours difficile, peuplé de dangers multiples.
Le chemin est un enrichissement pour celui qui réussit.
La nature parle au héros par divers personnages naturels, il écoute et  rend service à ces divers personnages humains ou pas. Dans notre langage moderne, nous dirions qu’il est connecté avec l’univers. Il fait confiance au vivant en tout et il n’est que gratitude envers ce vivant. Le monde invisible et merveilleux qui se présente à lui ne l’étonne en rien. Il vit en ouverture et en acceptation à tout ce qui lui arrive.

Tout alors lui devient facile, sans effort, il découvre la joie  au cœur de l’instant, l’interdépendance et l’interactivité de toutes choses dans l’univers. Ses frères (ou sœurs) sont dans l’apprentissage culturel et d’éducation sociale et se sont coupés de leur nature. Ils ont oubliés cette nature en eux et ils se vivent séparés d’elle. Ils sont dans la fermeture au monde et aux autres. Ils vivent dans la jouissance, la puissance et le pouvoir. Ils échoueront dans le conte et quitteront la scène du conte.

Lire le conte africain « La fête à Moussa » pour l’interdépendance



Le Conte nous parle d’ espérance et de confiance

Quand tout va mal pour le héros, mais qu’il reste ouvert à l’imprévisible, la nuit lui porte conseil (dans les contes russes), où des aides naturelles lui viennent  (animaux ou êtres fantastiques).
Le conte est un chemin de confiance et de perspectives d’avenir vers une vie plus accomplie, plus consciente, meilleure qu’au départ. Il donne une invincible espérance et à ne pas abdiquer devant l’adversité. .De regarder sa faiblesse en face, ne pas la nier et de faire confiance dans l’univers, dans plus grand que soi, le vivant en soi.
Lire le conte russe ; «  Vassilisia la belle »
Le héros prête attention à tout ce qu’il rencontre sur son chemin au contraire de ses aînés, imbus d’eux même et trop sûrs d’eux. Il se montre disponible et accepte des objets ou conseils qui ne semblent avoir aucun rapport avec sa quête, mais qui lui seront nécessaire pour la réaliser.
Lire le conte arabe  «  la musique du cœur du monde «



Le Conte nous parle de royaumes mais aussi d’ ESPACE

Si on imagine le récit dans l’espace extérieur , et si on le transpose dans notre espace intérieur, il y a aussi une gauche et une droite, un Est et un Ouest ( au niveau des deux bras étendus), un haut et un bas, un Nord et un Sud ( des pieds sur terre à la tête en l’ air), et parfois une profondeur dans les trois royaumes, au fond du ciel, de la terre et de l’ eau.
L’est comporte souvent des territoires connus et contrôlables, le soleil s’y lève ; l’ouest, des territoires  plutôt inconnus, sinistres, mystérieux et dangereux, le soleil s’y couche.

Dans certains mythes, le monde des Dieux (l’autre monde) se situe en haut d’une montagne très haute qui touche les cieux. L’esprit  de la vie comme un fleuve prend, source en eux, descend le long de cette montagne, coule sur la terre avant de se jeter dans la mer.
Le monde divin, invisible descend du ciel vers la terre jusqu’à  la mer (royaumes ciel, terre, eau), et l’humain s’élève de la mer vers le ciel. Descente de l’information dans la matière, montée de la conscience dans la matière.



Lire le conte des trois plumes des Grimm et le conte roumain, l’Arapusca

Le conte nous parle d’horizontalité représentant le plan terrestre, le monde matérialiste, et de verticalité représentant le plan spirituel (la montée de la conscience).
Le héros monte et descend, la fratrie va à gauche ou à droite. Les deux chemins se rencontrent en un point qui est le centre, nous avons alors le symbole de toute croix (symbole universel).

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Dans le conte, cette rencontre de l’immanence et de la transcendance se fait dans l’acte du tissage.
 Le fil de trame horizontal  qui est le fil de notre vie sur terre, crée les motifs du tapis et croise les fils de chaîne, verticaux, qui sont nos données de vie, nos héritages multiples. Nous créons nous même le fil de trame en choisissant la couleur et en créant les motifs du tapis sur le support des  fils de chaîne qui eux nous sont donnés une fois pour toute (ils deviennent invisibles le tapis fini).
Trouver le plus beau tapis ou faire un beau tissu est un thème souvent rencontré dans les contes.


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Dans certains contes, le héros doit accepter de laisser un peu de lui-même dans la poursuite de ce beau tapis brodé de la vie.
Lire le conte tibétain du « tableau de brocart ».


La mythologie romaine, grecque, nordique comparait la vie d’un homme à un fil….


Les Parques, Moires ou Nornes sont trois sœurs, fileuses, qui filent le fil de la vie, la destinée  de chaque humain. Une file, une autre enroule, une autre coupe.




Le conte nous dit ce qu’il faut faire et ne pas faire sur le chemin de conscience.

« Tout ce qui existe est en DEVENIR »

Notre vie on peut en faire une serpillère ou un beau tapis fin.
Lire le conte des Grimm : les 3 plumes
Comment s’y prendre ?


Dans le jeune héros est la vie, cette énergie de vie va-t-il l’utiliser pour accomplir en lui l’humain en germe ou au contraire satisfaire l’animal en lui ?
Voir " la guerre des étoiles"avec cette unique force qui peut être mal ou bien, selon son utilisation.
Des personnages traversent les divers royaumes, mais ne font pas le travail de conscience, ils bâclent, ils traversent et se retrouvent enfermés ou immobilisés dans un des 3 royaumes ou encore le début du conte nous montre qu’il y a quelque chose de bancal dans le Royaume et qu’il faut réparer.
Les personnages du contes peuvent se perdent dans leurs besoins (ventre/eau), leurs sentiments (thorax/cœur/terre), leur mental (tête/air).
Résultat de recherche d'images pour "yvan et le dragon conte russe"Le héros qui a raté une étape doit donc redescendre là où il a échoué et refaire, accomplir le chemin de conscience en lui. Souvent il redescend dans ses profondeurs (terre) ou escarpe une haute montagne (air) ou s’enfonce dans la mer (eau), mais dans les 3 cas il devra affronter monstres et dragons, ses propres énergies animales, afin de les reconnaître et de les vaincre et ensuite de remonter l’échelle de conscience vers la couronne.
Parfois l’énergie animale vaincue donne un plus à l’énergie du héros. Il y a transformation.
Lire les diverses versions des «  3 royaumes », de « l’oiseau de feu »,  contes russes.
Et  « Siegfried et le dragon »dans le mythe nordique ou dans l’épopée germanique.
Lire le conte français, « Jean de l’ours ».


Le conte bulgare «  la fée du bourg »  qui parle lui, de l’exaltation du désir dans l’imagination (air).


Le conte nous parle de deux chemins possibles dans notre quête.

Il nous indique le chemin JUSTE et le chemin NON JUSTE pour la montée de la conscience en soi. La voie de l’être ou celle de l’avoir.
L’être conduisant le personnage à son accomplissement, son règne, sa joie et à l’abondance.  L’avoir le conduisant à son malheur et à la perte de son avoir.
Deux manières possibles dont nous vivons le monde. Deux types d’existence possibles.
Deux types  de disposition mentale face au monde qui se présente à nous.
Deux sœurs ( ou frères) en chacun de nous.
Les moralistes diront le « bon »  chemin et le « mauvais » chemin.

Souvent les personnages se dédoublent dans les contes. Comme si le conte évitait l’ambigüité du mal et du bien dans les personnages, sauf peut–être dans ceux des  fées et des sorcières (comme Baba Yaga).



1)Celles d’autorité sur le héros :

Nos imagos parentaux, bons ou mauvais.
La bonne mère meurt  et la marâtre arrive.
Lire le conte russe, Vassilissia la belle …
Le père rencontre le diable, ou un personnage sombre qui est l’ombre du mal en lui.
Lire le conte  des Grimm, » la jeune fille sans mains ».
Dans les contes, le MAL nous paraît INJUSTE pour le héros. Il est plongé dans un monde mauvais où l’injustice règne.
Le  mal, la souffrance que va ressentir le héros face à ces nouveaux visages parentaux va l’obliger à quitter l’autorité dans laquelle il était, afin de se mettre en marche vers sa propre destinée.

2)Le héros ou l’héroïne se dédoublent dans un frère ou une sœur.

Deux forces se mêlent en nous, représentées dans le conte par la sœur bonne et la sœur mauvaise.
Celle qui choisit l’ouverture au monde et la verticalité de la conscience et l’autre matérialiste qui choisit l’horizontalité du monde.
Ce sont deux chemins différents même si les péripéties sont exactement les mêmes pour les deux sœurs.
Lire les contes : Madame Holle ; les fées ; la fiancée du Gel…
L’héroïne est authentique, elle trace son chemin sans but, à l’écoute de ce qui lui arrive. L’autre sœur va IMITER sa sœur dans le BUT de l’abondance, d’avoir. L’une est créative, accueillant ce qui lui arrive, elle est notre part de lumière avec ses récompenses intérieures essentielles (l’or de l’être),  l’autre réactive à ce qui lui arrive, elle représente  notre part d’ombre avec ses récompenses extérieures existentielles (la poisse de l’avoir).
L’une fait ce qu’il y a à faire et parvient à la pleine conscience de son être essentiel (spirituel), l’autre est égocentrique pensant que le monde est fait  pour elle, tourne autour d’elle et se croit autorisée à régner sur le monde.
Le propre rayonnement solaire de l’une  combat et triomphe des ténèbres  du mal de l’autre, de son injustice. La justice toute intérieure et spirituelle sera en elle et non plus dans le monde extérieur injuste de l’autre. L’une s’accomplie humainement et spirituellement et n’est plus dépendante du monde extérieur injuste et superficiel. L’autre pas et reste engluée dans le monde du paraître,  refusant de payer le prix du chemin intérieur vers son être, qui dans les contes semblent être les 3 épreuves comme initiation au passage d’un royaume à un autre. (Voir les généralités du conte)
Lire le conte péruvien : les deux visages, les 12 mois, la forêt de verre, les fées, Madame Holle etc.
Les rôles donnés aux frères et aux sœurs ne sont pas exactement les mêmes.
Chez les 2 frères le dédoublement se fait dans que  l’un soit riche et égoïste et l’autre pauvre et généreux. Ils n’ont plus de parents.
Chez les deux sœurs, l’une est belle et courageuse, l’autre est laide, capricieuse et paresseuse, voulant «  tout avoir » sans rien faire.
Il y existe une parenté, la mère qui ressemble à la fille laide de cœur, défend sa fille préférée et réduit l’autre au rôle de servante. La mère est veuve ou marâtre, le père étant absent du conte.
Vers la fin de ces contes, la mère oblige souvent sa fille préférée à IMITER sa sœur solaire et rayonnante d’or, vers le but d’AVOIR plus. La sœur solaire sert les êtres féeriques de la nature sans but précis, la seconde sœur ténébreuse veut utiliser la nature et la soumettre à son but d’avoir.



Le conte nous parle de deux principes : le féminin et le masculin

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Nous avons vu la conjonction des contraires dans «  les généralités sur le conte », nous allons aller plus loin dans les deux principes présents en chacun de nous que l’on soit sexuellement homme ou femme.
Le masculin peut représenter l’extérieur, le pénis, le lingam, l’action, l’exécution, le monde apparent, le conscient, le jour, la lumière de l’Est, le soleil,  l'exotérisme, l’institutionnel, la séparation, l’exclusion, la forme, l’apparence, le superficiel…Le monde extérieur  de chacun.



Le féminin peut représenter l’intérieur, le vagin, le creux, le yoni,  le caché, l’inconscient, l’obscur, la nuit, les ténèbres de l’Ouest, la nuit, la lune,  l’intention, la réflexion, l’idée, la matrice, l’intention, l'ésotérisme, la communion, le fond, la profondeur…Le monde intérieur de chacun.
Voir conte soufi " c' est TOI"
Ou l' amante ne peut entrer à l' intérieur de la maison de son amant bien aimé lorsqu'elle peut dire  à la question de "Qui est là", "C' est toi", c'est à dire quand le MOI rencontre le SOI...Je suis TOI!
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Voir aussi  le ruban de Möbius 
Un ruban, un anneau à UNE seule face.

Dans le conte, le héros représente cette quête d’union des contraires. De quitter le monde superficiel de l’extérieur et entrer dans le royaume intérieur de soi.
Entrer dans les profondeurs de la mer, de la terre par le puits, le trou, la grotte, de l’air par la plus haute des hautes montagnes….
Y  rencontrer son autre côté de soi afin de régner sur un monde extérieur par son monde intérieur.
En lisant le conte allemand «  Madame Holle », le conte polynésien «  la légende du poisson volant », on se rend compte que descendre sous la terre ou sous les eaux, c’est monter et s’élever !
Résultat de recherche d'images pour "tour inversée sintra"Voir la tour inversée de Sintra au Portugal
Comme une sorte  de mouvement descendant et de mouvement ascendant, en même temps (si temps il y a) de la conscience à travers des niveaux de la Réalité?
Coexistence de la transcendance et de l’immanence, aller au plus profond des choses, dans leur intériorité pour déboucher sur un autre monde, le ciel ou le monde spirituel, le sacré des diverses religions.



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